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Stockholm Syndrome
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26 février 2011

43-I) L'impossible déposition

Code_p_nal_DallozImage : issue du site chapitre.com. Samedi 26 février 2010, 08:18 - A ce stade de mes recherches et de mon récit il semblait opportun de faire le point. Bien souvent, j'ai imaginé me rendre au commissariat de police, quarante ans trop tard, pour faire une déposition en bonne et due forme. Voilà ce que ça donnerait.

Synthèse (bancale) d'une reconstitution (bancale). On comprend mieux qu'il y ait prescription un temps donné après les faits. Trous de mémoire et faux souvenirs ne donnent pas matière à porter plainte contre qui que ce soit. En l'occurrence il n'y a rien qui me permette de t'accuser, toi. Je n'en ai pas les moyens. Je ne vois aucune raison de le faire.

Pour rappel : Depuis octobre 2004, la prescription est passée à 20 ans après la majorité de la victime. Autrement dit une victime de viol dans son enfance peut déposer plainte jusqu’à ce qu'elle atteigne l'âge de 38 ans. Wikipédia

*****

La loi française fixe l'âge de la majorité sexuelle à 15 ans. Elle prévoit trois formes d'abus sexuels :

  • l'atteinte sexuelle pour laquelle le défaut de consentement de la victime n'est pas requis pour la constitution de l'élément matériel de l'infraction. Cette infraction ne peut cependant s'appliquer qu'en ce qui concerne des mineurs de 15 ans victimes de cette atteinte. Au-delà de cet âge, le mineur est en effet jugé capable de consentir à une relation sexuelle.
  • l'agression sexuelle, qui nécessite de démontrer l'absence de consentement de la victime, concerne tout acte accompli par son auteur dans un but sexuel (tels que des attouchements, etc., mais également tous les actes de pénétration imposés par l'auteur à la victime et ceux que l'on ne peut prouver),
  • Le viol, enfin, exige en plus de la preuve du défaut de consentement de la victime, la preuve d'une pénétration de la victime par l'auteur de l'infraction, cette preuve pouvant être donnée au moyen de certificats médicaux, gynécologiques et gastro-entérologique. Wikipédia

***** 

Le policier : A quelle époque remontent les faits ?

La plaignante : Entre 1967 et 1970. Mais c'était peut-être pendant l'année scolaire 1966-1967, je tenterai d'expliquer pourquoi tout à l'heure.

Le policier : A quel endroit ?

La plaignante : Dans les WC à la turque de l'école privée Sainte-Bernadette à Vannes (le nom de l'école et de la ville a été volontairement changé). Les cabinets étaient dans la cour, alignés contre un mur.

Le policier : Comment ça a commencé ?

La plaignante : Je ne sais pas. Peut-être que je me suis fait aborder dans la cour à l'heure de la récréation. Peut-être que je me suis fait "coincer" dans les WC.

Le policier : Coincer par qui ?

La plaignante : Par une camarade. C'était peut-être une camarade plus âgée qu'on a renvoyée de l'école pour avoir, je crois, fait du mal aux petits. Je crois me souvenir d'un prénom : Fatima. Mais ce n'est pas sûr. Ou bien c'était une autre camarade, ou plusieurs camarades, de ma classe ou pas.

Le policier : Et tout ce monde-là tenait dans un cabinet d'1 m2 ?

La plaignante : Il n'y aurait pas eu de murs, ni de porte. C'était à l'école élémentaire. J'avais entre 7 et 11 ans.

Le policier : Vous disiez tout à l'heure que ça s'était peut-être passé au cours de l'année scolaire 1966-1967. Vous pouvez préciser ?

La plaignante : Il faut savoir que j'ai passé quatre ans à l'école Sainte-Bernadette, entre 1967 et 1970. C'est de cette école qu'on a renvoyé l'élève que j'appelle Fatima. J'ai longtemps cru que c'était elle, Fatima, qui m'avait fait du mal. Mais réflexion faite je confonds peut-être avec une autre école. Ça aurait très bien pu se produire au cours de l'année 1966-1967. J'aurais eu 7 ou 8 ans.

Le policier : Pourquoi pas en 70-71 pendant qu'on y est ?

La plaignante : Non. J'ai des souvenirs assez précis de l'année scolaire 1970-1971, j'étais en sixième. J'ai une photo de classe de cette année-là, je me souviens de mes camarades et du pion qui me tirait les cheveux. Ça ne pouvait pas être dans cette école.

Le policier : Revenons-en aux faits : ça se passait dans les WC à la turque de l'école...

La plaignante : Le matin à l'heure de la récréation.

Le policier : Ça s'est produit combien de fois ?

La plaignante : Plusieurs fois. De plusieurs jours à plusieurs semaines.

Le policier : Et personne ne s'est aperçu de rien ? Une camarade, une institutrice, une bonne soeur, non, personne ? Pas même vos parents, qui n'ont rien soupçonné ?

La plaignante : Non.

Le policier : Donc aucun témoin.

La plaignante : Aucun témoin, non. Si ce n'est les camarades qui ont peut-être participé à ces jeux.

Le policier : A ces jeux ?

La plaignante : Je ne sais plus si je participais de mon plein gré ou pas. Mais j'avais peur de la chasse d'eau automatique. On m'humiliait aussi.

Le policier : On vous frappait ?

La plaignante : Oui. Mais pas méchamment.

Le policier : Quoi d'autre ?

La plaignante : On m'introduisait un petit couteau de plastique dans le corps. Il est possible qu'on l'ait fait aussi à d'autres camarades. Je crois me souvenir que nous étions plusieurs à certains moments : plusieurs intervenantes et plusieurs victimes.

Le policier : Si vous parlez de victimes il ne s'agit plus d'un jeu.

La plaignante : Je veux dire qu'il y avait des filles qui dirigeaient le jeu, les autres le subissaient passivement.

Le policier : Vous faisiez partie des élèves qui subissaient passivement ?

La plaignante : Oui.

Le policier : Vous n'auriez pas souvenir d'avoir, vous aussi, pratiqué des attouchements sur des camarades ? Voire introduit des couverts en plastique dans leur corps ?

La plaignante : Non, je n'ai pas fait ça.

Le policier : Comment pouvez-vous l'affirmer aussi catégoriquement ? Vous êtes si évasive en ce qui concerne le lieu, la date, et les protagonistes de l'histoire.

La plaignante : Je n'ai pas fait ça. Je le sais. C'est tout.

 


coeur_20rouge

 

Image : issue du site Apéro du Rire (Nouveau Concept de Rencontres Conviviales sur Paris). Aujourd'hui Samedi 26 février 2011, Stockholm syndrome est AU COEUR DES BLOGS Journal intime. Merci Canalblog.    

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