34-I) Pas besoin de clé

Lundi 21 février 2011, 08:47 - Hier j'écrivais que mes souvenirs (vrais ou faux) étaient remontés à la surface à l'âge de trente ans. Mais c'est à moitié vrai, si je considère que toute ma littérature, et depuis fort longtemps, fait état de ces choses. Dans tous mes livres, un être brutal s'empare physiquement et mentalement d'un être plus faible, en général égaré, qui se laisse faire ou pas. Qui, même s'il se laisse faire, lutte, désespérément, contre lui-même. A l'un de mes personnages on pose la question : "Mais pourquoi tu ne sors pas, puisque tu n'es pas enfermé". Le personnage en question de répondre : "Pas besoin de clé. Les verrous je les ai dans ma tête".

Les verrous je les ai dans ma tête. Ils m'empêchent de sortir de moi-même. M'empêchent de m'échapper. M'enferment au coeur même du cauchemar, et d'un cauchemar à peu près quotidien. Je vis (presque) tous les jours avec le souvenir ou l'idée qu'un abusant mineur s'est emparé de moi physiquement et mentalement lorsque j'étais enfant.

Les symptômes aussi parlent d'abus sexuels perpétrés dans mon enfance, ou tout au moins d'un dérèglement qui remonte à mon plus jeune âge : complexe d'infériorité, manque de confiance en moi, mal à l'aise en public, crises d'identité sexuelle, alcoolisme, claustrophobie, pulsions sadomasochistes... et tutti quanti. Certains blocages remontent à la prime enfance. L'alcool servait à me désinhiber.

Faut-il expliquer ces problèmes par un accident véridique intervenu dans mon enfance ? Ou bien suis-je comme ça de toute éternité. Contexte familial ? Ou mal être inné ?

... Et dans tout ça : je déteste et ne supporte pas la violence.