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Stockholm Syndrome
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30 janvier 2014

2-III) Menaces

Jeudi 30 janvier 2014, 19:20 - Je viens de relire avec stupeur ce que j'écrivais le 27 février 2011 dans mon article Actes de cruauté, comme quoi jamais de ma vie je n'aurais fait de mal à des filles. C'est faux ! Je me souviens très précisément d'avoir fait mal à une fille à l'âge adulte. Je me souviens très précisément d'avoir dit : "C'est pour ça que je n'aurai jamais de rapports SM avec une fille, parce que je pourrais aller très loin, alors qu'avec un garçon je respecterai toujours les limites".

Pourquoi ça, je pourrais aller très loin avec une fille ? - Parce qu'avec une fille je sais où ça fait mal ? ... Ou parce que je pourrais inconsciemment me venger de ce que j'ai subi moi-même ? - Je ne sais pas.

Je ne sais pas non plus pourquoi j'affirmais le contraire en février 2011. Il faut croire que j'étais vraiment très perturbée. Qu'à force de chercher des réponses, ma tête finissait par exploser, et que je ne savais plus démêler le vrai du faux. Ce n'était pas un mensonge. Plutôt une confusion. Encore un oubli. Encore un.

Quelquefois, j'ai des flashes d'un réalisme stupéfiant. Je me revois dans l'escalier de l'école, entrer dans la classe ... et je force ma mémoire à aller plus loin, mais elle bute encore et toujours sur des murs invisibles. J'ai pourtant l'impression qu'un jour je me souviendrai nettement de ce qui s'est passé. J'en ai l'intime conviction.

Me venger ... Pendant longtemps je n'ai rêvé que de ça. Retrouver mon bourreau, le faire payer. Le 29 mai 2009 j'écrivais Menaces, un poème sur la provocation, le défi, le désir viscéral de vengeance. L'écriture littéraire m'a toujours permis d'évacuer au coup par coup des trop-pleins d'émotion. Elle m'a aussi permis de sublimer des pulsions qui m'auraient conduite à des extrémités regrettables. Elle m'a fait prendre mes distances avec l'objet de toutes mes hantises, tout en me rapprochant de lui. Et le je littéraire faisant le jeu de l'auteur, je suis toujours un homme en face d'un autre homme. Mais qui sommes-nous vraiment à l'intérieur de nous-mêmes ?

hpostale1

Tablette de cire romaine avec capsule pour le sceau et style de Vindonissa, vers 100 après J.-C. 

Dans tes yeux certains soirs / Y a le reflet noirci / De mon intime drame. / Ils me disent : Venge-toi.

Mais si t’existais pas / Je serais quelqu’un d’autre / A quoi bon faire en sorte / De renaître sans toi.

Ton silence le soir / Me soupçonne et m’accuse / D’être faible et sans foi.

Ton silence me dit : / Lève-toi.

Mais si je me levais / Mon plus fidèle apôtre / Tu verrais Lucifer / Franchir cette porte / Et faire valoir sa loi.

Je n'écris plus guère de poème sur mon abusant mineur. Parce que je n'y pense plus guère, tout simplement. Il ne me tourmente plus. Par moments je regrette presque d'avoir guéri de mes blessures. C'est comme s'il ne me restait plus personne à haïr et à aimer (là j'exagère, c'est mon côté méditerranéen). Par moment je me sens vide et dévastée. La délivrance est-elle synonyme de vide ? - Ne plus t'avoir dans le ventre, comme le couteau qui se retourne dans la plaie ! ...

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