5-I) Mais pas merci

Mercredi 9 février 2011, 21:04 - Je t'avais dit que j'y reviendrais. J'y reviens sans plus tarder.

Je te dois :

Ma peur panique des chasses d'eau automatiques et des cuvettes WC qui débordent (ce que c'est de s'être fait coller le nez dans le trou des chiottes). Vingt ans d'alcoolisme. Crises d'identité, dépressions, comportements suicidaires. Attirances homo non sexuelles. Pulsions sadomasochistes, impossibles à assouvir puisque non assumées.

Mais aussi : une grande richesse intérieure (j'étais à bonne école pour apprendre à refouler). Une aptitude incontestable à me dépatouiller des situations inextricables. Une imagination sans limites, très utile quand il me faut mentir. Toute ma littérature directement inspirée de nos rencontres interdites et clandestines.

Je te dois : d'être ce que je suis, pour le meilleur et pour le pire.

Je n'ai jamais voulu me faire psychanalyser, de crainte qu'on ne démystifie mon histoire, dont je revendique la paternité intellectuelle, en qualité d'auteur et d'acteur. Je ne serais pas contre une séance d'hypnose, laquelle me permettrait sans doute de revoir ton visage et de te reconnaître parmi tous ces fantômes du passé.

A la seule pensée de te retrouver, j'ai le sang qui se glace : ta violence froide et ta cruauté me font aussi peur qu'autrefois.