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Stockholm Syndrome
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22 février 2011

37-I) Actes, conséquences

Mardi 22 février 2011, 17:54 - A force de me documenter et de considérer la question sous tous les angles il me semble, non pas que les souvenirs me reviennent, mais que la vérité se dessine.

Du coup je me calme et surtout, je me déculpabilise.

Ce n'est pas rien de se sentir victime. On évalue sans trêve et sans répit son propre degré de responsabilité dans les agressions sexuelles dont on a fait l'objet. On est en colère contre soi-même : Pourquoi ça m'est arrivé à moi ? Comment j'ai pu me laisser faire ça ? Comment ça se fait que je n'en ai jamais rien dit à personne ? Il va presque de soi qu'une victime se sent coupable. A se débattre dans les questions sans réponse, les émotions incontrôlables, elle n'a plus assez de recul ni de sang-froid pour juger objectivement la situation. Trop impliquée, trop marquée, trop secouée, la victime s'autocritique, s'autoflagelle, elle ajoute à sa peine en ne s'aimant plus du tout. Elle ne peut plus se faire confiance après avoir laissé faire l'impensable. Elle se sent sale après avoir subi ce qu'elle a subi. Elle a sourdement peur que ça recommence. L'autre, quel qu'il soit, est un abusant potentiel. Elle ne peut plus se fier à personne. Et c'est d'autant plus douloureux qu'elle a grand besoin d'aide dans le désarroi où elle se trouve.

Si j'admets avoir participé dans mon école à des jeux sexuels, il n'y a plus de crime. Il n'y a plus de coupable ni de victime. Il reste juste que je me suis fait avoir par quelqu'un de plus futé que moi, que je l'ai mal vécu, et que ça n'a pas été sans conséquence.

J'étais : solitaire, en retrait ; timide, voire maladivement pudique ; garçon manqué. Ce qui s'est passé dans les cabinets à la turque, avec ou sans mon consentement, était de nature à heurter mon amour-propre et ma sensibilité. Et j'avais tellement honte que j'ai gardé le silence. Et en gardant le silence, j'ai rendu service à l'enfant (aux enfants ? ) qui m'avait entraînée dans ces jeux.

Des jeux qui n'ont fait qu'accentuer de façon significative mes complexes, mon malaise avec la sexualité, et mon mal être.

Quant à mes pulsions sadomasochistes, ne sont-elles pas antérieures à ces jeux d'enfant ? - C'est peut-être à cause d'elles que je me suis retrouvée dans la situation que j'ai déjà décrite dans ces pages ; à cause d'elles que j'ai eu, si souvent, l'impression d'être moins une victime qu'une partenaire, esclave et complice, de mon abusant.

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